Toujours sur le sujet des septuagénaires, j’ai retrouvé ce texte d’un ami et collègue. Avec sa permission, je vous le transmets. Inspiré d’une fable de La Fontaine, Justin Lévesque nous a servi des rimes à sa façon.
Les septuagénaires et leurs jeunes collègues
Trois septuagénaires festoyaient.
Passe encor’ une bière et une pizza ; mais un festin à cet âge !
S’étonnaient leurs collègues, moins avancés en âge ;
Assurément, ils exagéraient.
Car, au nom de Babette, je vous en supplie,
Quel est donc ce fumet qui vous fait courir?
Lorsque vient la retraite, il faut plutôt maigrir
Il faut changer vos habitudes de vie.
Oubliez la morue grise poêlée et la mignonnette de veau flambée
Vite le viagra et la glucosamine;
Sans oublier le LaKota et toutes ces vitamines
Abandonnez donc cette envie de longévité;
À quoi bon charger votre vie
Des soins d’un avenir qui n’est pas fait pour vous ?
Ne songez désormais qu’à vos erreurs passées :
Quittez le long espoir et les vastes pensées ;
Tout cela ne convient qu’à nous.
Eh Bien! Pensez-y vous-mêmes
Repartirent les trois septuagénaires. Au cours des ans
L’enseignement nous a comblés. Faites de même
Et trouvez votre cheminement.
Notre vie est pareille par sa courte durée;
Que de plaisirs nous n’avons pu réclamer
Parce que, à la Faculté, nous étions trop occupés. Est-il aucun moment
Qui vous fasse douter de nos élans?
On ne peut seulement attendre le dernier tournant
Dans la vie, il faut mordre à pleine dent
Un jour, on nous rendra sans doute hommage;
On dira que nous n’étions pas toujours très sages,
Que nous avons su faire des petites folies
À Saint-Placide, à l’Isle-Verte ou à Entrelacs,
Il est important que l’on s’éclate
Nous voulons jouir de notre vitalité quelques années encore;
Nous espérons voir beaucoup d’autres aurores.
Tout ce qu’il faut, tout ce que nous vous souhaitons, ce sont les petits bonheurs.
Les septuagénaires étaient convaincants; les collègues écoutèrent de bon cœur
Et tous disent maintenant: l’important, les vieux l’ont trouvé;
Dans la vie, il faut savoir « fêter » sinon, on va le regretter.