Dans ma jeunesse, j’ai connu ce qu’on considère aujourd’hui « d’anciens remèdes » pour la toux et la grippe : les cataplasmes, le menthol dans le nez ou sur la poitrine, les « ponces », etc. , mais les ventouses m’ont particulièrement impressionnée.
Il faisait noir dans le salon-double occupé pas mes parents. Mon père était étendu sur le lit conjugal. Je voyais sa poitrine dénudée. Ma mère chauffait à la flamme des verres à boire qu’elle appliquait sur le torse de mon héros : des ronds rouges apparaissaient lorsqu’elle retirait les ventouses. Je le croyais brûlé! Spectacle pénible pour une fillette de mon âge. J’étais médusée par le courage de mon père.
Ma belle-fille qui étudie l’acuponcture me parle de son dernier cours sur les ventouses. Surprise de ma part!
« Ce remède existe encore? »
« Sous trois modalités » me répond-elle. Elle me décrit des techniques plus modernes.
« Les ventouses de feu sont les plus hygiéniques, poursuit-elle, on peut laver les verres avant chaque utilisation et se défaire des bactéries. »
Elle m’énumère ensuite toutes les techniques utilisées par les acuponcteurs…
Je n’avais connu que les aiguilles!
La question brûlante demeure : où ma mère avait-elle appris l’art des ventouses de feu?