J’ai une amie acariâtre, allergique au mot sécurité. J’ai rencontré cette femme sur une rue l’autre jour. Elle m’a apostrophée, sa colère a déferlé.
« Nous avons un ministre de la sécurité. C’est dire le sérieux du concept! Sécurité!
-Le CHUM démolit de toute urgence un mur patrimonial parce qu’il n’est pas sécuritaire.
-il faut acheter un siège d’auto sécuritaire pour nourrisson; ce siège coûte beaucoup plus cher qu’un autre qui ne l’est pas.
-les parents jouent au taxi parce que les routes ne sont plus sécuritaires pour leurs enfants.
-les autorités limitent la pêche au crabe pour que les déplacements des baleines soient plus sécuritaires.
– pour que tout soit totalement sécuritaire, des médecins recommandent parfois à leur patient de ne pas voyager.
-quant aux trajets sécuritaires pour les cyclistes, nombre d’automobilistes sont furieux.
Au bout d’un moment, j’en ai eu assez de ses plaintes et j’ai changé de trottoir, prétextant une urgence.
Je dois convenir avec elle que la sécurité est vraiment une préoccupation de notre monde actuel. Dans les médias, on me parle des accès sécuritaires, des codes de sécurité, de l’importance de la cyber sécurité.Maintenant, je lis que Theresa May est coincée dans ses négociations par un filet de sécurité!
Dans mon vieil édifice, l’opération m’aura coûté cher en 2018-2019. Notre fonds de réserve est insuffisant pour l’ampleur des dépenses. Deux contributions « spéciales » coup sur coup. Et vlan!
La sécurité, c’est comme la vertu, difficile d’être contre…