Moi, j’en ai contre le bruit de la moto.
Beaucoup de ces engins sillonnent les routes de ma campagne. Récemment croisé, un groupe de 36!
Le dimanche matin, la terrasse d’un restaurant sur la rue principale de Lachute constitue un excellent point d’observation. Au sein de ce constant défilé, quelques éléments inhabituels: un porte-bagage au couvercle métallique, de forme oblongue, monté sur quatre roues, traîné en remorque par de jeunes motocyclistes, également, un chien, assis dans une demi-cage de plastique (vestiges d’un panier à linge), derrière son maître.
Dans ce coin de la province, j’ai fait la connaissance du modèle « araignée » : moto à trois roues (celle-ci était d’un jaune vibrant), moderne à souhait, conduite automatique, freins adapté, etc. Une femme d’âge mûr, toute en rondeurs, y trônait fièrement. Malgré les deux places de ce véhicule, elle était au volant et son mari la suivait sur une moto traditionnelle. Ce beau joujou valait 25,000 $ m’a révélé le conjoint.
J’avais séjourné dans des villes européennes envahies par les motocyclettes; à Montréal, je me croyais à l’abri, Bixi en preuve. Aussi ai-je été surprise d’en voir une sur MA rue.
Celle qui m’a narguée était rutilante, impeccable; elle me semblait tout juste sortie de l’usine. Sa conductrice, belle aussi, a rangé son casque dans un porte-bagage intégré. Jeune, élancée, cheveux au vent, elle traverse rapidement MA rue et entre dans MON édifice. Une invitée, j’espère!
Une semaine plus tard, spectacle inusité : des centaines de motos au pied de l’Oratoire St-Joseph. J’ai connu la bénédiction des gorges, mais celle des motos???
Au cours des jours suivants, ma voiture a été immobilisée à une intersection; une cinquantaine de motos filent en toute impunité. Elles sont marquées « police ». Privilège? Entraînement?
Enfin, pour mon plus grand malheur, j’en ai vu une qui occupait une place dans MON garage. Je l’ai aussi entendu, un matin, sortir allègrement et pétarader sous la fenêtre de MA chambre.
Où allons-nous?