L’inactivité tue

Titre d’un article publié dans La Presse du 18 juillet 2012 où l’auteur cite, à ce sujet, une étude rapportée dans Le Lancet. Si l’inactivité tue, j’habite une société particulièrement meurtrière. Elle s’ingénie depuis plusieurs années à m’éviter tout effort musculaire. L’ironie veut même qu’à mon centre dit « sportif », les portes s’ouvrent d’elles-mêmes.

Mon pouce et mon index sont en excellente santé, car ils bougent beaucoup. À la maison, ils activent les appareils de cuisson, les électroménagers, le réveil, l’éclairage, le climatiseur et le système de sécurité. Ai-je mentionné l’ordinateur, le téléphone, le système de son et le téléviseur? Comme consolation, il reste un peu de travail pour mon poignet : dévisser les bouteilles, contrôler l’eau des robinets, et ouvrir les portes. Les tiroirs, les portes d’armoires et le frigo exigent néanmoins le travail de l’ensemble du bras!

Pour m’inciter à la sédentarité, ma nouvelle voiture remporte la palme. Non contente de mettre l’ouvre-porte, le démarreur à distance, les vitres, les coffres, au bout de mes doigts, elle m’offre la possibilité de gérer la musique à partir de touches sises sur mon volant, m’évitant de tendre le bras droit pour rejoindre les commandes. Cette dernière attention m’a décontenancée…

L’informatique minimise mes déplacements. Je ne fréquente guère la poste, la banque, la librairie et autres commerces, depuis que je peux effectuer de multiples transactions en ligne.

A l’évidence, on m’économise beaucoup de temps… pour que je puisse faire de l’exercice!