Il fait -5C. Il neige depuis des heures sur la grande ville.
En conduisant ma voiture, j’ai constaté que la confiance est plus répandue que je ne le croyais. Certes, selon mon fils, je suis une tortue au volant, mais dans la tempête hivernale, je trouve légitime d’avancer lentement.
Malgré la neige et le fort vent, certains automobilistes roulent très vite (70 km/h) dans la métropole. Après réflexion, je crois qu’ils souffrent d’un excès d’optimisme. Ils ont confiance en leurs réflexes, en leur merveilleuse voiture, en leurs pneus performants et en la capacité des autres de s’arrêter sans problème sur la glace. Ils croient sans doute qu’eux-mêmes ne glisseront jamais, ne seront jamais incapables d’avancer dans une côte abrupte et qu’eux-mêmes freineront toujours parfaitement. Forts de ces certitudes, ils continuent donc, malgré les avis répétés de la météo, de filer à grande allure… et de me dépasser.
Quelques piétons partagent cette confiance en leurs ressources. Il fait froid : gorge découverte, souliers de toile, veste ouvrant sur un t-shirt estival, ils croient leur chauffage personnel à toute épreuve. Quant à leur système immunitaire, ils n’y pensent même pas.
Comble de la confiance en l’avenir, j’ai vu une piétonne se promener, dans ces conditions, avec son parapluie, ouvert bien entendu!