Les fientes des oiseaux, j’ai l’habitude.
Les toiles des araignées, j’ai l’habitude.
Les invasions de chenilles, du jamais vu en 35 ans.
Les chenilles sont mignonnes. Noires sur les dessus avec des points jaunes, sur les côtés, une sorte de bande duveteuse turquoise et en dessous, un grand nombre de pattes. Ces dernières chatouillent la peau. J’étais admirative au début.
Puis elles sont arrivées en horde! Je les ai observées pendant une semaine et je ne les comprends toujours pas.
Pourquoi grimper dans certaines espèces d’arbres chez moi et d’autres espèces chez les voisins? Pourquoi délaisser mes pommiers? Pourquoi choisir les arbres où les feuilles sont tout en haut? Où sont-elles à la tombée du jour? Je ne les vois plus…
Leurs couleurs se confondent admirablement avec celles de l’écorce. Elles montent en grappe, comme dans les films de monstres. Impressionnant, cela m’effraye.
Elles s’insinuent partout. Les marches et les murs de mon chalet, mes pantalons, ma corde à linge, ma galerie. Pourvu qu’elles épargnent ma maison et mon lit!
J’ai essayé de les tuer, d’autres les remplaçaient. J’ai brossé des branches et des troncs pour les enlever. Peine perdue, elles revenaient le lendemain. Je me suis résignée à vivre parmi elles.
Mes voisins m’ont répété qu’elles étaient inoffensives pour les arbres, mais cette invasion sournoise de « petites bêtes » me dérange.