une fête qui tourne mal

SURPRISE pour les parents : le tout petit obtient son congé de l’hôpital!
Après mes 15 jours de fréquentation du service de néonatalogie et de centration sur l’allaitement du prématuré, c’est le retour à la maison avec mon premier enfant. Le père, excité et fier, a convié, à l’improviste, quelques collègues de travail pour fêter l’arrivée de son fils.

Je savoure une première coupe de bulles… j’entends des pleurs, je monte en vitesse à l’étage m’occuper du nouvel arrivant. Malgré le sein offert, ma tendresse et tous mes efforts de réassurance, le nouveau-né pleure sans relâche… je suis désemparée, envahie par un fort sentiment d’incompétence. Il fait très chaud, par les fenêtres ouvertes, j’entends les rires des autres, dans le jardin; ils boivent du champagne! Et moi, je ne suis plus de la fête, je suis terrée au deuxième étage (avec mon bébé inconsolable), prisonnière et impuissante.

Des larmes de désolation coulent silencieusement sur mes joues. Ce fils prématuré a déjoué ma planification; je suis démunie « sans vêtement de nouveau-né, sans berceau, sans même une épingle à couche! Mère indigne! »

Je suis en jupon, assise sur mon lit, la tête penchée, les épaules voûtées, le petit dans les bras, solitaire. Je cherche en vain la merveilleuse solidarité féminine dont on vante les mérites en pareilles circonstances. « Ma mère, mes tantes, ma sœur, mes amies, mes collègues où êtes-vous? ».

C’était ma première détresse de mère…