une cuisine incomplète

Une cuisine incomplète…

Je suis à nettoyer ma louche et je me rappelle les habitudes de ma grand-mère maternelle.
Nous n’étions pas pauvres, nous aurions pu nous offrir une louche. Mais non, j’ai passé mon enfance et ma jeunesse sans elle.

Cette grand-mère anglophone habitait avec nous depuis mes trois ans. Elle savait manier une tasse.
Elle s’en servait pour verser la soupe et aussi la sauce (qu’elle appelait ‘’gravy’’). Elle ne connaissait pas la louche, ma famille non plus; nous n’en avons pas achetée. Je ne me posais pas de questions…

Lorsque mon aïeule nous a quittés, j’étais plus âgée : j’ai visité d’autres cuisines et j’ai découvert la louche. Je me suis empressée d’en acheter une.