Vilaine météo

Vilaine météo!

Je m’étais convaincue que les inondations de 2017 étaient accidentelles, c’était une première en mes 35 ans de propriétaire riveraine. Elles ne se reproduiraient plus, malgré les prévisions alarmistes des oiseaux de malheur qui prédisaient le contraire : les changements climatiques auraient des conséquences négatives, disaient-ils.

non… non… non… NON… NON…

Les protestations tournaient dans ma tête. J’ai nié tant que j’ai pu, tant que je n’ai pas vu les photos prises par mon fils aîné : l’eau ravageait nos terres comme en 2017.

Le coeur me manque, les forces aussi. Cette adversité survient à un mauvais moment pour moi et chaque membre de ma famille.

Je pense à l’incertitude, à l’électricité coupée, à l’escalier arraché, aux plantes noyées, au gazon perdu, aux abords encombrés de bois, aux débris apportés par l’eau et je pleure. L’intérieur sera-t-il touché? C’est LA question à laquelle personne ne peut répondre.

Recommencer, faire preuve de résilience; je n’ai pas le choix. Faire face, braver le mauvais sort. Je songe et je rêve à éviter un autre désastre de ce genre : rebâtir le chalet, l’élever, changer les pieux. Mon domicile d’été repose sur un terrain en pente! Que faire? À quoi suis-je autorisée sur ce petit lopin de terre. Les nouveaux règlements sur les rives et les terrains sont très limitatifs. Défense de ceci, défense de cela, un vrai casse-tête. Selon l’expression de mon ami de France, je vais me « prendre la tête ».

 

Je me redresse et me tiens très droite, posture anti-dépression; son efficacité sera mise à rude épreuve…