Non, non, il ne s’agit pas du corps, nous ne sommes pas au 17e siècle, mais des calorifères.
Chaque automne, le concierge vient chasser l’air de la vieille tuyauterie de mon appartement. Je lui fournis un chiffon pour éponger le liquide qui finira par dégouliner.
Cela me ramène au temps où, petite fille, je suivais mon père dans sa tournée des radiateurs de la maison. J’étais fascinée par l’opération. À quatre pattes, le nez près de l’entrée de la valve, je guettais le pfff de l’air qui s’échappe de la masse métallique et le moment névralgique où il faut recueillir le fluide qui surgit. Mon père laissait couler l’eau noire dans un petit bol. Suivait le geste final : revisser pour fermer l’orifice. Je ne me lassais pas du manège. C’était l’époque des vieux appareils de fonte, parfois enjolivés de motifs en relief.
Le concierge me ramène à la réalité : « Madame, c’est très facile, vous n’avez qu’à vous acheter un tournevis à longue lame ». Il a oublié de mentionner la lampe de poche!
Voilà que, plusieurs décennies et seize dollars plus tard, je remplace mon père dans la saignée des calorifères.
N.B. La purge des radiateurs modernes s’avère plus complexe. L’internet vous renseignera. Google : Radiateur:Purger un radiateur