On Hold
On a beaucoup parlé des sinistres : légers (chalet d’été), moyens (résidences secondaires) ou substantiels (résidences principales). C’est une vision administrative, la réalité des sinistrés est autre, quelle que soit la catégorie officielle. Une personne sinistrée est :
Une personne hors temps, qui a perdu ses repères temporels : rituels, fêtes, saisons, agenda personnel. L’inondation marque une parenthèse dans le temps.
Une personne impuissante devant les caprices de l’eau, les formulaires, les procédures des instances d’aide et la lenteur administrative. En plus, il lui faut attendre, attendre, attendre que ça sèche…
Une personne fatiguée, à bout de souffle: surveillance des pompes, arrachage, nettoyage, déménagements des meubles et autres, soucis, contrats et tout le tralala…
Une personne en deuil de tout ce qui abîmé ou détruit: ses collections et surtout ses souvenirs d’une époque, d’un voyage ou de certaines amours…
Une personne appauvrie : dépenses imprévues, endettement ou ruine.
Une personne qui revisite le terme solidarité et qui remercie de tout cœur les policiers, les militaires, les pompiers, les bénévoles et les voisins. Grâce à tous, la personne sinistrée, malgré l’humidité et le froid, a chaud au cœur.
Tu traduis fort bien l’ensemble complexe des sentiments qui habitent les victimes d’inondation. Après les avoir nommés, pour nous aider à les ressentir, il te reste maintenant à les détailler (je pense notamment au couple impuissance/solidarité). Évidemment c’est une proposition…!
Ce texte voulait stimuler la réflexion, et non l’émotion.
J’essaye d’oublier, je n’en écrirai pas davantage