J’ai toujours voulu mériter ce titre.
L’indignité n’est pas là où je le croyais…
Je me voyais, me promenant au bras d’un jeune homme. Cela ne s’est pas produit, mais, par ailleurs, je laisse maintenant jaillir ma colère et mes jurons.
Une enfant si sage, une adolescente si pieuse, une jeune femme si rangée, une épouse si aimante, une mère si dévouée, une amie si attentive! Je me suis montrée aimable et j’ai conquis certains coeurs.
Qu’avais-je fait de mon irritation, de mon impatience, de ma rage?Refoulées, enfouies au plus profond! J’étais raisonnable…
Eh bien, cette époque est révolue, je suis devenue « indigne ». En voiture, je deviens colérique, je jure en français et en anglais et j’invective : « espèce de zozo, de crapaud, d’idiot! » Je me révolte devant le théâtre des politiciens et de leurs décisions. Je fulmine devant les difficultés technologiques et j’exprime mon vif déplaisir face aux trop fréquentes réparations de l’ascenseur de ma résidence.
Mes enfants et mes ami(e) s trouvent grâce à mes yeux. Pour ceux-là, je reste douce, calme, compatissante, souriante, digne de leur respect et de leur amour. Je ne veux pas laisser le souvenir d’une femme devenue acariâtre.
Je me contente donc d‘être « indigne » aux endroits où je ne suis imputable qu’à moi seule.
« Indignez-vous » disait Stéphane Hessel à 93 ans… et il vendit plusieurs millions d’exemplaires de son opuscule en une année…
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/02/27/indignez-vous-mini-livre-et-maxi-succes_1839766_3382.html
Il n’est donc jamais trop tard pour s’indigner … bien mieux que le silence ou l’indifférence !
Merci de l’encouragement, plusieurs personnes de mon entourage trouvent que je suis devenue « revendicatrice », d’autres, négative. Je vais continuer d’être moi-même…
Femme indigne ou femme légitimement indignée? À ce compte là, il n y a pas que les vieilles dames qui sont indignes. Nos politiciens, surtout celui qui “règne” au sud de la frontière, suscitent bien de légitimes indignations.
l’indignité revêt plusieurs formes…