Sous mes planchers, j’ai trouvé La Voix Populaire, Le Journal de Montréal (éditions de 1978), Le Canada et La Presse (éditions de 1949). Des travaux de rénovation m’ont permis de découvrir la fonction isolante du papier journal, largement utilisé sous les prélarts de nos chalets québécois. J’avais, sans le savoir, foulé du pied des informations pourtant précieuses!
J’ai réussi à sauvegarder quelques pages; elles sont jaunies, grasses, parfois tachées, mais lisibles. N’étant ni archiviste, ni statisticienne, je vous fais rapport au gré de mes sujets de prédilection.
La consommation, comme aujourd’hui, occupe beaucoup d’espace. La publicité révèle des stratégies encore à la mode, ex. les prix spéciaux du samedi matin. Brault et Martineau ont un ancêtre : Faucher, le Roi des bas prix. « Tout est meilleur marché, livraison gratuite dans un rayon de 100 milles; 3% de rabais supplémentaire si vous l’emportez »
Le slogan « dépensez pour économiser » se retrouve, en d’autres mots, dans les écrits de Silhouette : « perdez gagnant ».
Chez Croteau, « on passe les prix au couteau » ; cela ressemble étrangement aux chûtes de prix de Walmart.
La valeur des objets a changé. Henri Morgan (1949) célèbre la fête des Mères en offrant un parfum grand format à 6 $. La Presse annonce, la même année, des gants blancs en soie, longueur au coude et même plus longue, boutons au poignet : 1 $. Au même prix, « sacoches de paille ou chapeaux, avec garnitures attrayantes » chez Messier, le grand magasin à rayons de la rue Mont-Royal.
Les heures d’ouverture ne sont plus les mêmes. En 1948, Eaton est fermé tous les samedis durant juillet et août. Le magasin Dupuis en fait autant. Quant aux dimanches, ils sont réservés depuis longtemps à autre chose qu’aux achats. L’avidité des commerçants était-elle moindre à cette époque?
De nos jours, l’appât du gain est très visible. « Les magasins sont fermés, magasinez de chez vous »
Les dimensions sociales, culturelles et politiques seront abordées dans le prochain billet : Sous mes planchers-2
Bonjour, Intéressant…. Si tu as des feuilles propres tu peux les offrir à la grande bibliothèque. Ils pourront les restaurer et les conserver. Marie Ginette D.
Envoyé de mon iPad
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J ‘y penserai. Merci de me le rappeler.
Des dessous de planchers fort révélateurs de l’évolution des mœurs commerciales… A suivre avec intérêt !
merci pour l’abonnement et pour les commentaires
C’est toujours fascinant de voir l’évolution de notre société à travers la consommation. Le fait que les magasins étaient alors fermés le dimanche et sont aujourd’hui ouverts 24hres/7 jours avec l’achat en ligne …, en dit long! Toutefois, j’avoue que la fermeture des grands magasins les fins de semaine de l’été m’intrigue.
J’imagine que la cosommation était moins importante à cette époque. la fin de semaine était consacrée à l’amusement ou à un deuxième travail, si besoin,
Très intéressant. La fermeture des grands magasins le dimanche n’étonne pas à cette époque mais celle du samedi ? Quant aux techniques de séduction des acheteurs potentiels … rien ne change !
J’ai moi aussi été très étonnée par la fermeture du samedi…