Résumé. Réfugiée à la campagne, dans la maison de son père, Clarisse tente d’écrire un deuxième roman dont Laurent est le personnage central; les reins de ce dernier ont flanché et il doit se résigner à l’hémodialyse. Malgré tout, il veut essayer l’équitation. De son côté, Clarisse se remet lentement de la disparition de Philippe, son conjoint. Yves, un ancien amoureux a refait surface…
Nouvel épisode.
Laurent est heureux lorsque Clarisse s’occupe de lui, ici, dans la grande maison familiale.
« Mais je m’ennuie de mes plantes, et puis Noël s’en vient. De plus, il faudrait que je sorte de ce justaucorps qui me tient lieu de vêtement! Enfin, je dois l’avouer, Yves me manque! »
Comment organiser sa vie entre ses deux hommes? « Je les aime tous les deux! » s’écrie Clarisse. Déchirée, partagée, elle erre dans la demeure familiale.
Pendant ce temps, Laurent, galope, heureux, vivant. Il découvre de nouvelles sensations. « Luce! Quelle merveilleuse idée! » Ensemble, ils dévorent champs et forêts. « Je n’ai pas les moyens d’acheter une bête, mais je louerais volontiers des chevaux qui appartiennent à l’écurie de Josiane. » Luce et lui devisent des coûts et des horaires, comme si le temps n’était pas compté.
Clarisse continue de tourner en rond.
« Comment tout concilier? Avec Philippe, c’était facile. Ses allers-retours de la maison étaient quotidiens, ses horaires prévisibles. »
Selon sa mauvaise habitude, elle cherche une solution à l’extérieur d’elle-même et se met à fouiller dans les biographies d’artistes achetées par sa mère. Après le décès de Véronique, personne n’a osé toucher à sa collection de livres. Peintres, écrivains, sculpteurs sont restés sur les étagères pour le plus grand plaisir de Clarisse qui repère chez ces hommes et ces femmes les conditions favorables à la création…
D’après ce qu’elle a lu, les écrivains disposent d’une plus grande marge de manœuvre : s’isoler dans un autre lieu (ce qu’elle a toujours pratiqué), s’isoler dans le temps (selon des horaires fixes, ils sont « ailleurs »).
Clarisse hésite… cherche sa voie…
Le soleil couchant illumine le paysage, les arbres se parent de couleurs plus vives; décor de rêve. Insensible à la beauté qui l’entoure, Clarisse est d’humeur chagrine et reste concentrée sur la recherche d’une éventuelle vie heureuse.
« On dirait que je ne suis pas née pour le bonheur… Je n’arrive pas à me réjouir longtemps ».
Plongée dans ses pensées, les injonctions de son enfance lui reviennent: il ne faut pas trop en demander… la vie n’est pas une partie de plaisir…
« Ce n’est pas drôle tout ça! Quelle vision étriquée de mon avenir! »
Clarisse perçoit qu’un grand ménage s’impose dans sa tête et dans sa vie.
Bonne idée le résumé qui nous remet dans le bain! J’ai perçu comme une confusion au départ, quand tu dis que Laurent – le personnage du roman – est heureux quand Clarisse – le personnage de ton texte – s’occupe de lui. Ce pourrait être le contraire; Clarisse est heureuse quand elle se plonge dans l’écriture. Et puis je me suis dit que cette mise en abîme des personnages du texte et du roman, ce côté surréaliste, n’est pas sans intérêt.
Je cultive ce côté peu réaliste. Clarisse dialogue souvent avec son héros…Cela met de la vie! du moins je le crois.