Sans pompe, pas d’eau, même en provenance du plus vaillant puits artésien. En pleine canicule, l’absence de cet élément si vital pose quelques problèmes.
Ma débrouillardise s’active. Le gant de toilette, mouillé hier, pas complètement sec aujourd’hui, contient suffisamment d’eau pour nettoyer mes mains poisseuses. J’ai essuyé la condensation du litre de lait sorti de mon réfrigérateur pour humecter un petit linge.
Mon arrosoir vert comporte un long cou au bout duquel se trouve un pommeau qui déverse simultanément plusieurs jets. Il est plein à rebord. Quelle chance! Les plantes intérieures m’ont laissé un peu du précieux nectar. Dans l’évier, à l’aide de mon engin vert, j’ai « arrosé » la vaisselle sale : les verres, les assiettes, les bols. Un premier rinçage réussi, en attendant le retour de l’eau. Je n’avais jamais pensé qu’un arrosoir pouvait être aussi créatif…
Pour la salle de bain, l’eau a été fournie par voisins éloignés. J’ai transporté les bidons dans ma voiture. Ma chasse d’eau a été très reconnaissante.
Vint ensuite un sérieux dilemme : protéger ou nettoyer la peau de mon visage. Mes amis m’ont dit, comme à chaque coup de chaleur :
« c’est pas grave, toi, tu as un grand lac ».
Sauf que le lac se situe en plein soleil et que l’eau est basse, il faut marcher longtemps avant de pouvoir nager. En l’absence d’eau à l’intérieur, le choix s’avère déchirant : la crème solaireou le savon?
Dans l’impossibilité de résoudre ce dilemme, j’ai quitté le lac, la canicule et le puits défectueux. Retour à la grande ville.
Quelle débrouillardise, en effet! Ce qui me fait penser que je devrais remplir mon arrosoir, vert aussi en l’occurrence, en cas de pépins d’eau. Encore bravo!
En revenant à Montréal, mon plus grand plaisir a été de me laver les mains à volonté!