C’est la même activité, et pourtant elle se présente tantôt sous le signe du plaisir, tantôt dans le registre du labeur. Cette réflexion m’est venue pendant un cours d’aquaforme. Adepte depuis de nombreuses années, j’observe le même décor, le même contenu officiel, et pourtant…
Au fil des ans, les exercices ont évolué, plus complexes, plus diversifiés; les moniteurs se sont succédé, mieux formés, meilleurs pédagogues, et pourtant…
Je bouge parfois au rythme implacable des tambours, martèlement inlassable… Le vacarme des haut-parleurs prédomine; pour éviter que les instructeurs ne s’égosillent en vain, une formation sur l’enseignement par signes leur a été offerte. Le bruit est là pour durer!
Je bouge parfois au rythme d’une musique de danse, rappel nostalgique d’une autre époque; il m’arrive de « twister» allègrement. J’entends aussi des mélodies anciennes, des réminiscences du « hit-parade » (The Tiny Weeny Yellow Polka Dot Bikini).
Parfois je m’amuse, je rigole, parfois je fais des efforts et je surveille l’heure.
Au bout du compte, la différence essentielle vient d’« en avant »: l’une ou l’autre des six personnes qui, selon l’horaire, anime, suggère, surveille l’apprentissage et assure la discipline. Le non-verbal règne en maître.
Malgré la dimension routinière de nos ébats, l’animateur(trice) transmet parfois de la chaleur, de l’énergie, de l’enthousiasme, de l’intérêt pour notre réussite. Par contre, je fais aussi face à l’indifférence, à la rigidité, à l’exigence toute militaire! À pousser les haltères, je me suis récemment sentie comme une galérienne: le rythme forcé, les consignes hurlées, ne manquait que le fouet!
Bougez, faites de l’exercice, activez-vous! Bougez, faites de l’exercice, activez-vous! Bougez, faites de l’exercice… Refrain médiatique connu.
Je continue donc à me présenter régulièrement au centre sportif où, en fonction du jour, de l’heure, et (j’allais oublier!) de mon humeur, j’accède à la morosité ou à la jubilation.
» Le sport… c’est la guerre, les fusils en moins » disait George Orwell….
La dictature du sport semble avoir contaminé certains moniteurs….Diffusez votre texte à la piscine…ils réviseront peut-être leur méthode…
En attendant, « sportez-vous bien ».
Merci, je vais essayer de me bien sporter.
Chaque moniteur se croit en possession tranquille de la vérité, je n’ai pas espoir de les faire changer. Il me faut prendre mes distances personnelles et faire un peu à ma tête losque les consignes sont déraisonnables.
Reste le bruit sur lequel je n’ai pas de contrôle, mais c’est un mal très répandu en milieu urbain.
C’est vrai que le refrain médiatique «Bougez Bougez» finit par être lassant. Il porte toutefois en ce qui me concerne avec, il est vrai, et c’est sans doute le plus important, le plaisir que je prends à bouger et le bien-être ressenti après la séance. C’est mon mantra personnel quand je dois me forcer pour aller au centre: «je me sentirai mieux après»!
Belle chute sur ton humeur à la fin
et bravo à Marianne pour son «sportez-vous bien». Je le garde!
«Sportez-vous bien»
Diane
Je n’ai pas toujours accès au plaisir de bouger et c’est ce qui me désole. Me rendre au Centre demande un effort de volonté plutöt qu’un élan de désir. Mais je travaille à améliorer mes dispositions personnelles, car j’ai bien l’intention de persévérer encore plusieurs années…
Ce que j’ai retenu de mes sessions d’aquaforme, il y a plusieurs années, c’est l’importance de s’écouter soi-même davantage que les consignes militaires de la personne en avant. j’ai voulu trop bien faire et me suis fait mal pour longtemps. J’ai perdu l’envie de faire de l’aquaforme car j’ai encore des problèmes reliés à la blessure que je m’étais faite.
Désolée de rappeler de mauvais souvenirs.
Avec le temps, j’apprends à ne pas me faire de mal en voulant me faire du bien.
Mais j’aime l’eau…et j’y reviens toujours.
Je ne fais pas de l’aquaforme mais de la gym et, bien que le nombre de mes professeurs soit davantage limité, je me reconnais dans ce que tu dis. Des entraîneurs autoritaires, oui. Le besoin de se motiver pour continuer aussi. Mais aussi la sensation lorsque j’arrête pour une raison ou une autre (souvent l’absence), de manquer d’une drogue bienfaisante.
Je suis contente de savoir que je ne suis pas la seule qui persévère dans l’exercice par un effort de volonté, envers et contre tout ou tous!
Le mot drogue serait un peu loin de mon expérience, mais un bien-être certain, à court et à long terme. Et surtout une conviction profonde que c’est utile.
Merci de partager ton expérience