N.B. Avant de vous fâcher, prenez note que l’auteure vit seule.
Cette étiquette est très récente, pas encore inscrite par les psychiatres dans le DSM-IV. Les psychanalystes n’ont pas davantage pensé à ce diagnostic, habitués comme ils le sont à écouter des soliloques. Et pourtant, un véritable monologue est généré par la personne seule qui rencontre des oreilles, par la voie des ondes ou in situ.
Il s’agit d’un individu, par ailleurs tout à fait normal et apprécié de son entourage. Cependant, lorsqu’il rencontre un humain en apparence disponible, un déclic (d’ordre inconscient) se produit dans son cerveau et les vannes de la parole s’ouvrent toutes grandes. Longtemps retenus, les récits, pensées, impressions, opinions déferlent tel un tsunami. Les phrases se succèdent pour créer un discours-fleuve qui plaira ou non, selon les circonstances.
« Enfin, pouvoir dire, expliquer, raconter, partager…»
Privé d’espace de parole, l’interlocuteur peut trouver les propos interminables, malgré la vivacité, l’humour ou la culture qu’ils contiennent. Il lui faut être patient; le flot finit par se tarir et le dialogue peut s’instaurer.
Ce syndrome peut varier en intensité selon certains paramètres. Les facteurs de risques sont à l’étude…
Très juste et bonne analyse du phénomène. Propos qui dénotent beaucoup de lucidité et un esprit sain. J’aime beaucoup ta dernière phrase. Ça ne manque pas d’humour.
Hélène
Le dernier paragraphe se veut un clin d’oeil à la façon académique de présenter les données de recherche.
Le talent des personnes qui savent écouter est justement leur pouvoir de permettre à d’autres de se libérer d’un flot émotionnel.
Vous avez très bien décrit le « déclic » qui se produit….
Cela s’apparente un peu à un accès de logorrhée occasionnelle dû à un trop long refoulement.
Le « patient », dans ces cas de logorrhée, n’est pas toujours celui que l’on croit….
A suivre …..
Votre dernière phrase m’a fait sourire. Votre humour est réconfortant et toujours au rendez-vous!
Je me rends compte que je ne suis pas la seule à avoir observé le phénomène du déferlement verbal occasionnel. Il faut souhaiter que cela reste circonstanciel…
Tellement vrai, et si bien énoncé, ça m’a fait sourire.
J’ai hésité un peu, ne voulant pas heurter de sensibilités, puis j’ai osé nommer le phénomène en m’incluant dans les coupables occasionnels.
Comme autre manifestation du syndrome j’ajouterais la création d’une ambiance sonore: une radio, notamment celle qui parle, la télé le soir en mangeant… Aussi, le bain de foule (ou du moins de monde): dans un café l’après-midi, au centre commercial, voire à la bibliothèque pourtant silencieuse mais il y a du monde!
Diane
Tu as raison d’en rajouter puisqu’il s’agit d’un syndrome. Pour les besoins du texte, je me suis restreinte, ne parlant que de la parole. C’est la manifestation la plus socialement visible et celle qui touche les autres.
Tu as l’art d’agrandir le tableau des observations. Merci
Ça s’appelle le syndrome du discours rentré. Et la présence de quelqu’un prêt à écouter provoque le retour du refoulé !
Tu as résumé en termes efficaces et imagés. J’aime l’expression du « discours rentré ».