Cette appellation convient à mon centre sportif. De nombreuses années d’observation dans le vestiaire des femmes m’en ont convaincue. Dans ce temple, il y a peu de vestales, des fidèles en grand nombre et quelques prêtresses.
Ces dernières, comme leurs ancêtres, prennent un soin particulier de leur peau. Elles appliquent lentement et soigneusement une crème sur toute la surface de leur corps. Vu de l’extérieur, cet auto massage semble tout à fait voluptueux. Certaines utilisent plusieurs serviettes de bain pour protéger leur épiderme de tout contact avec des surfaces frôlées par le commun des mortelles; elles étendent le tissu-éponge par terre, sur leur siège et devant elles, sur le comptoir de maquillage.
Elles font preuve d’une placidité exemplaire pour nourrir, lisser, sécher et coiffer leurs cheveux (même longs). Elles maîtrisent parfaitement les techniques de la mise en plis et procèdent sans l’aide d’un miroir arrière. Pendant ces opérations, le temps semble suspendu…
Vient ensuite le temps de se préparer pour le regard extérieur. Pour ce rituel, les multiples flacons, pots, tubes, pinceaux et brosses sont étalés sans vergogne ; la place est occupée. Avec une assurance tranquille, ces femmes multiplient les applications de crèmes et de fards jusqu’à l’obtention du résultat désiré : le teint sera éclatant, elles seront séduisantes.
Il me faut conclure à l’infinie patience de celles qui adhèrent aux normes de la beauté plastique. Elles sont les prêtresses du corps, avec ou sans temple.
À ce sujet madame, je ne peux que vous faire entièrement confidence !
J’ai trouvé le comportement des « prêtresses » spectaculaire.J’ai tenté d’en parler avec un certain recul.
À mon avis,que de temps perdu. Je ne dis pas qu’il ne faut pas prendre soin de son corps. Bien au contraire. J’aime l’idée de le garder en forme en maintenant une silhouette jeune, en faisant de l’exercice et en surveillant mon alimentation, sans tomber dans aucun excès. Atteindre un équilibre entre le corps et l’esprit me semble une philosophie de vie valable. Ce à quoi je m’exerce. Lutter de façon quasi obsessive contre le vieillissement du corps, qui est inéluctable, risque de créer beaucoup d’amertume dans un proche avenir.
J’ai observé ce culte de la beauté chez des femmes qui ne sont pas vieilles; elles sont encore loin du troisième âge. Leur personne et leur image occupent beaucoup d’espace…
« ô miroir, mon beau miroir, dis moi qui est la plus belle ! »
Ces prêtresses des temps modernes devraient relire les contes de leur enfance. Une exposition prolongée devant un miroir peut nuire à la santé….Parlez-en à Narcisse !
J’ai toujours pensé que la coquetterie féminine était une réalité positive. Certaines femmes âgées en sont un exemple éloquent. Il y a évidemment de malheureux excès.
J’aimerais bien que tes prêtresses me donnent une recette contre la sécheresse qui m’attaque le visage et les cheveux lorsqu’arrivent le froid et le vent, dehors, et la chaleur du chauffage à l’intérieur. Je ne m’empêcherai pas d’aller marcher au froid mais mon miroir est sans pitié depuis quelques semaines, surtout qu’un rhume m’a fait me frotter les yeux sans pitié.
Peut-être mon petit pot de crème ne coûte-t-il pas assez cher? Et mon miroir me répond: quel âge as-tu, Marie? N’en demande pas trop à ta crème.
Je songe alors au poème de Ronsard à Hélène: quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle…
Les prêtresses ( et les esthéticiennes ) nous diraient sans doute de redoubler d’efforts l’hiver. Elles discourent longuement sur la qualité des crèmes…
La sérénité serait-elle le plus important facteur de beauté à un certain âge? J’espère…
J’aime bien ton image de prêtressse. J’ai observé le même manège à mon centre, chez de jeunes femmes effectivement. La précision des gestes, le rythme de leur enchaînement, l’ordre de l’application des crèmes et couleurs, la posture… tout semble codifié à la manière d’un rituel. C’est l’image, certes, arriver au «portrait» fabriqué qui affiche l’identité, mais j’y vois aussi la lutte incessante contre les outrages du temps..
Je suis contente de savoir que je ne suis pas la seule à avoir observé le phénomène des femmes qui accordent beaucoup d’importance à l’esthétique du corps. D’autres, ont le culte de la bonne forme du corps. Il y a de tout dans le temple…
Une observation très pertinente.