Résumé
Clarisse est passée de la campagne à la ville, de Philippe à Yves, d’un personnage enjoué et dynamique à un Laurent triste et songeur. Son amie Suzanne est décédée, son voisin l’ennuie et la ville se révèle sous un nouveau jour.
Épisode
Clarisse se résigne à laisser Laurent à son destin. Il dit se sentir mieux depuis qu’il a « retrouvé son âme ». Elle croit qu’il faut « laisser le temps au temps » et met son travail d’écriture de côté.
Elle reporte son attention sur le voyage qu’elle réalisera avec Yves. Elle redoute les imprévus : accidents, maladies. Sa nature inquiète ne lui laisse guère de répit. Elle voudrait une aventure parfaite pour leur couple, y compris la planification de l’escapade. Elle n’ose pas avancer seule dans les préparatifs, elle se contente de rêver à Venise, aux multiples couleurs, au miroitement des canaux… Cette ville l’appelle, la fascine…
Par ailleurs, dans sa ville, le printemps est arrivé et Clarisse décide d’arpenter les rues de son quartier. Elle prévoit une merveilleuse flânerie. Mais voilà qu’elle est rapidement confrontée à une multitude de tout-petits qui défile dans plusieurs rues avoisinantes.
« Toutes les garderies du coin ont-elles profité du temps plus doux pour envoyer leurs bambins au parc? Cette petite surface pourra-t-elle contenir et surtout amuser autant de visiteurs? »
Ces derniers ne lui semblent pas heureux, Clarisse cherche en vain des traces d’exubérance ou de vitalité. Victimes des consignes de sécurité, tenant la corde, ils avancent, résignés. La romancière trouve qu’ils ont l’air d’esclaves.
« J’exagère sans doute, mais la passivité de ces enfants m’a toujours émue. »
Impuissante devant ce déversement de petits, Clarisse poursuit sa route vers ses boutiques préférées. Elle se réjouit de retrouver le petit café aux arômes si persistants, la friperie, les crêpes de Jérôme. Hélas, elle se bute rapidement aux travaux saisonniers : les trottoirs et les rues sont pris d’assaut par la machinerie municipale et gênent l’accès aux commerces. Il y a des passerelles en bois, mais…pour elle, le charme est rompu.
Citadine avérée, elle se surprend à regretter la campagne où elle a séjourné plusieurs mois.
« Serais-je devenue une souris des champs? Après Venise…peut-être… »