Non, ce ne sont pas « les raisins de la colère ».
J’ai toujours vécu la saison estivale près d’un plan d’eau : lac ou rivière. Rien de très original, c’était la mode de l’époque. Nous déménagions dans un chalet, notre frigo compris. Je me baignais, bien sûr, mais surtout, je mangeais des fruits pour lesquels j’avais un amour immodéré.
Ces souvenirs me sont récemment revenus en mangeant de grosses cerises noires bien joufflues.
Dans la campagne de mon enfance, il y avait trois camions : le livreur de lait et de crème glacée, le boulanger pour le pain et les tartes, et le marchand de fruits et légumes.
Mon séjour estival était réglé par la saison des fruits. Il commençait avec les « cerises de France » pour se poursuivre avec les fraises, les framboises et les bleuets. Les pêches, les prunes et les pommes venaient plus tard.
Je me précipitais vers l’arrière du camion pour indiquer à ma mère mes choix de la semaine. Deux ou trois sélections sustenteraient ma gourmandise. Quel régal!
Ce goût des fruits, que la générosité de mes parents a entretenu (il n’y avait pas de limite) ne s’est jamais éteint.
Il est toujours là, 60 ans plus tard.