Les sports nautiques ne se pratiquent pas uniquement sur les lacs et les rivières; après plusieurs heures de neige fondante, on peut s’en régaler dans les centres urbains.
Vaciller dans l’autobus me ramène à la planche à voile. Déplacer mon poids d’un pied à l’autre, m’agripper au mât, utiliser le déhanchement : tout, pour maintenir la position verticale… Mais je préfère le lac où je suis seule sur mon esquif et non ballotée en sus par les poids lourds qui m’entourent.
La chaussée est inégale…les soubresauts du long véhicule me rappellent le mouvement de mon petit voilier qui heurte les grosses vagues. Longues secousses rythmées.
Ayant quitté les transports en commun, je regarde, ahurie, les autos qui passent à toute vitesse. Leur vrombissement et les nuages d’eau ailés qu’elles déploient sont typiques des motos marines que j’ai observées.
Délaissant la blancheur et la brume du haut de la montagne, l’eau dévale les pentes en « rigolant ». Ruissellements printaniers sur la Côte des Neiges! À quand la pêche?
D’énormes flaques cernent les trottoirs, souvent assortis de 20 centimètres de gadoue. Forcée d’y marcher, je sens le froid gagner mes pieds, malgré les coûteuses bottes finlandaises soi-disant étanches; au moins, les bottillons de néoprène gardent les extrémités au chaud dans les grandes étendues fluviales.
Désormais, au royaume de la « slush », je serai chaussée de caoutchouc
J’ai trouvé très amusant cette description de notre vie dans la « slush » urbaine sous l’angle de la comparaison aux sports d’hiver. Je ne coyais pas qu’une telle comparaison pouvait être si appropriée! Bravo.
rectification à mon commentaire: remplacer « sports d’hiver » par sports d’été et de printemps »
Ce texte m’a donné du fil à retordre. Maintenir la comparaison et la rendre compréhensible pour ceux qui ne sont pas familiers avec les sports aquatiques n’était pas facile. L’ordre de la description dans le texte a fait l’objet de remaniements. D’après l’ensemble des commentaire reçus, il semble que le résultat fait sourire. Je suis rassurée.
Ce texte m’a rappelé la chanson de Serge Gainsbourg… « La Gadoue » interprétée par Petula Clark, notamment. Il ne pensait sans doute pas au Québec quand il a écrit ces paroles.
« Du mois de septembre au mois d’août
faudrait des bottes de caoutchouc
pour patauger dans la gadoue,
la gadoue, la gadoue, la gadoue
hou la gadoue, la gadoue »
Il faut avoir passé plusieurs hivers avec la slush pour pouvoir en parler sans faire de vague !
Les commentaires d’une française d’origine sur notre slush montréalaise me font sourire, de même que ton humour, toujours au rendez-vous. Merci.
Très original cette comparaison avec les sports nautiques. J’ai ri en te lisant. Il est vrai que la slush est le cauchemar de nos hivers. La seule façon de patauger dans cette gadoue avec une certaine jouissance, comme les enfants, est de porter des bottes de caoutchouc. Je cours m’en acheter, moi aussi.
Tu as raison pour l’insouciance dans la gadoue. Je me suis procuré des bottes de caoutchouc et je me sens maintenant à l’aise quand je vois l’eau dans les rues et surtout aux abords des trottoirs.
Très originales ces comparaisons entre les sports d’eau et les sports d’hiver urbains!. Tu présentes des «teams» particulièrement réussis: voilier et nids-de-poule, planche à voile et autobus, motos marines et gerbes d’eau,… Cela m’a fait bien rigoler.
A postériori, je souris moi aussi, mais la journée du 18 décembre, j’ai « mangé de la misère » comme on dit en québécois. L’humour nous permet de survivre…