À partir de mes trois printemps, j’ai partagé ma chambre avec ma grand-mère. Après le repas de midi, la maison se taisait, Granny faisait la sieste. Je ne me suis jamais plainte : elle me choyait beaucoup. Elle utilisait les retailles de tissu et de fourrure de mes manteaux pour coudre, à la main, des répliques pour mes poupées. J’étais aux anges!
Elle a fait plus: broder et tricoter lui plaisaient, même si les travaux étaient imposés par mon école. Elle a toujours eu de très bonnes note; je n’ai pas appris.
À l’âge adulte, mes efforts pour utiliser une machine à coudre se sont soldés par un échec. J’en ai conclu que je n’avais pas beaucoup d’habiletés manuelles, talent que j’ai laissé à d’autres, surtout à ma soeur qui a des doigts de fée.
Au début de l’adolescence, j’ai, sous la direction de grand-maman, réalisé plusieurs « scrapbooks » de la famille royale d’Angleterre. Mon aïeule, née hors Québec, faisait preuve d’un grand intérêt pour la reine Mary, la Queen Mom et Elizabeth, la Deuxième; mes découpures de journaux de l’époque en témoignent.
Je les consulte à l’occasion pour vérifier si les feuilletons télévisés (ex. The Crown) nous présentent une réalité historique.
Même en ces temps troubles, je conserve mon souci de «vérité »
Moi, ma grand-mère m’a montré à tricoter…! Et je tricote encore, mais j’aurais bien aimé qu’elle fasse des vêtements pour mes poupées. Tu me fais rappeler de bons souvenirs.
Je sais vaguement tricoter si c’est plat…